Plus de règles, plus de cycle ... Si tu n'es pas en projet bébé, cela peut finalement apparaître comme une libération. Après tout, à quoi ça sert ?!
Oui mais voilà, les conséquences à moyen et long terme peuvent être importantes sur ton corps et ta santé.
Découvre dans l'article les causes de l'aménorrhée hypothalamique, ses implications et surtout ce que l'on peut faire pour retrouver ses règles et son cycle.
Car oui, tu vas vouloir les retrouver !:-)
C’est quoi une aménorrhée ?
On définit l’aménorrhée comme l’absence de règles.
Il est important de distinguer :
- aménorrhée primaire : absence de ménarche chez une jeune fille de plus de 16 ans. Si les caractères sexuels sont présents (poitrine, poils au pubis et aux aisselles), on pourra attendre 17 ans pour voir si cela se met en place. En l’absence d’évolution des caractères sexuels à 14 ans, mieux vaut consulter.
L’âge moyen de la puberté est de 12 ans, mais il est grandement influencé par l’origine ethnique, la zone de résidence, l’alimentation, l’état de santé, l’activité physique … - aménorrhée secondaire : absence de règles pendant plus de 3 mois alors que la femme était réglée auparavant.
Différentes causes aux aménorrhées :
- la grossesse et l’allaitement
- la péri-ménopause et la ménopause
- la période post pilule (il faut généralement 6 mois pour que cela rentre dans l’ordre)
- la prise de certains médicaments (corticoïdes, antidépresseurs, chimiothérapie …)
- la prise de drogues
- des pathologies comme la cirrhose, l’hypothyroïdie, une dystrophie ovarienne , une trop grande sécrétion de prolactine
Dans 20 à 30% des cas d’aménorrhées secondaires et dans 3% des cas d’aménorrhées primaires, il s’agit d’une aménorrhée hypothalamique.
Comprendre les causes de l’aménorrhée hypothalamique
L’aménorrhée hypothalamique concerne 2 à 5% des femmes. Ce pourcentage peut atteindre 70% chez les sportives de haut niveau !
Que se passe-t-il ? Comme tu le sais, notre cycle repose sur une communication permanente entre notre cerveau et nos ovaires. Dans le cas de l’aménorrhée hypothalamique, la communication est coupée tout en haut, au niveau de l’hypothalamus.
L’hypothalamus stimule l’hypophyse qui va, elle, stimuler les ovaires. Si l’hypothalamus est muet, c’est-à-dire qu’il ne libère plus de GnRH, l’hypophyse n’envoie plus d’ordre aux ovaires via FSH et LH. Le cycle est donc à l’arrêt : c’est ce que l’on appelle une aménorrhée hypothalamique. Un médecin établira le diagnostic et cherchera en premier des causes anatomiques ou organiques.
Pourquoi cette rupture des communications ? Tout simplement parce que le cerveau estime que le corps de la femme n’est pas en état de procréer. De nombreux facteurs interviennent :
- une alimentation pas assez calorique ou inadaptée en qualité (pas assez de matières grasses par exemple, ou pas assez de glucides) et en quantité (si la dépense énergétique est importante)
- une masse grasse trop faible ou une perte de poids trop rapide (parfois la femme n’est pas maigre mais elle a perdu beaucoup de poids très rapidement)
- trop de stress ou également certaines attitudes psychologiques (perfectionnisme, besoin de reconnaissance), choc psychologique
- effort physique intense (là encore cela dépend de chacune)
Que faut-il retenir d’absolument capital de ces mécanismes ?
Si le cerveau estime que ton corps n’est pas apte à mener une grossesse, il stoppe le cycle .
Les conséquences de l’aménorrhée hypothalamique
Si tu suis régulièrement mes articles et mes posts, tu l’as bien compris : les hormones sécrétées pendant notre cycle, j’ai nommé œstrogènes et progestérone, ont de nombreux rôles bénéfiques sur notre organisme. Qui dit aménorrhée hypothalamique dit arrêt de la sécrétion des œstrogènes et de la progestérone, ce qui n’est pas sans conséquences surtout si cela dure longtemps.
- Conséquences sur la reproduction : c’est la conséquence à court terme la plus évidente. S’il n’y a pas de cycle, il n’y a pas d’ovulation ni de possible fécondation. Des études ont montré qu’une aménorrhée hypothalamique chronique pouvait augmenter les risques d’infertilité. A terme, elle peut en effet entraîner des modifications atrophiques de l’endomètre et des muscles de l’utérus. De plus, des antécédents d’aménorrhée hypothalamique devront être pris en compte lors d’une grossesse car ils augmentent les risques de fausse couche et d’accouchement prématuré.
- Conséquences sur la santé des os : œstrogènes et progestérone ont un impact sur les os de la femme, c’est pourquoi cela est surveillé à la ménopause. L’aménorrhée hypothalamique entraîne à moyen et long terme une baisse de la densité osseuse, avec un risque accru d’ostéopénie et d’ostéoporose (risque renforcé parfois par des apports en calcium et en vitamine D trop faibles) et donc de fractures.
- conséquences sur le système cardio-vasculaire : les œstrogènes ont un rôle régulateur de la fonction vasculaire et ont un effet cardioprotecteur. L’aménorrhée hypothalamique peut donc avoir un impact au niveau du cœur, renforcée en cela par des modifications au niveau du métabolisme du glucose et des lipides.
- conséquences sur le mental et sur la libido : l’aménorrhée hypothalamique s’accompagne généralement d’une trop grande sécrétion de cortisol, qui va progressivement atteindre la résistance au stress. Des études ont montré des troubles de l’humeur, de l’anxiété, de la dépression et souvent une forte baisse du désir chez les femmes souffrant d’aménorrhée hypothalamique.
Alors qu’est-ce qu’on fait ?
Tu as sans doute déjà compris la solution. En cas d’aménorrhée hypothalamique diagnostiquée, il va falloir agir sur la cause du stress qui fait que ton hypothalamus refuse de communiquer. C’est généralement par un travail sur l’hygiène de vie globale que l’on pourra retrouver un cycle équilibré. Il n’existe pas de solution miracle !
- alimentation : retrouver une alimentation équilibrée en macronutriments et en micronutriments, adaptée à notre situation.
- poids: retrouver un poids de forme si notre IMC est trop bas.
- sport: l’arrêt des activités trop physiques est souvent recommandé. On se tournera vers des activités plus douces.
- stress: gérer son stress sera central pour retrouver son cycle, tout comme l’apprentissage du lâcher prise.
Se faire accompagner par un naturopathe peut nous permettre d’agir de manière globale et individualisée. Mais il faut généralement compter 6 mois pour que les cycles reviennent : il faut que la communication se rétablisse puis que les follicules recommencent à maturer (100 jours je te rappelle avant une potentielle ovulation !).