A chaque cycle, c'est la même chose. Quelques jours avant l'ovulation, tu souffres de manifestations digne d'un magnifique syndrome prémenstruel, comme si tu allais avoir tes règles. Migraines, crampes abdominales, démangeaisons, brouillard mental... tout y est !
Découvre ci dessous une des causes possibles de ces manifestations : l'intolérance à l'histamine !
C’est quoi l’histamine ?
L’histamine fait partie de ton système immunitaire, c’est une protéine de signalisation. Tu la connais généralement si tu souffres de rhume des foins par exemple : ton médecin va te prescrire de l’anti-histaminique.
Mais elle a aussi un rôle à jouer dans l’alternance veille-sommeil et dans ton système digestif, où elle vient stimuler la sécrétion d’acide dans ton estomac.
L’histamine est sécrétée par des mastocytes et va venir stimuler de nombreux récepteurs un peu partout dans ton corps : dans ton cerveau, mais aussi dans ton système digestif, respiratoire… C’est pour cela qu’un trouble touchant l’histamine va impacter très globalement ton corps.
Ton corps est équipé bien sûr d’un système de régulation des niveaux d’histamine avec l’enzyme DAO (Diamine Oxidase) pour éviter l’intolérance à l’histamine.
Les signes évocateurs d’une intolérance à l’histamine
Ils peuvent toucher différentes sphères de ton corps et n’auront pas les mêmes manifestations chez tout le monde.
Les principaux signes que l’on retrouve généralement sont :
- au niveau de la peau : des rougeurs, des démangeaisons, des eczémas…
- côté système nerveux : des migraines, des maux de tête, des vertiges, des étourdissements
- au niveau intestinal : des crampes, des diarrhées, des douleurs abdominales
- côté respiratoire : une recrudescence des allergies, le nez qui coule, une toux…
- au niveau cardiovasculaire : des modifications de la pression artérielle et du rythme cardiaque, palpitations…
- des réveils nocturnes
- de la rétention d’eau, des gonflements
L’intolérance à l’histamine
Il s’agit ici d’un trop plein d’histamine, qui va venir créer de nombreux troubles dans le corps.
Soit il y a trop d’histamine entrant :
- via l’alimentation
- via une surstimulation des mastocytes dans un contexte inflammatoire, mais aussi de stress ou encore de déséquilibre hormonal (nous allons en parler juste après !)
Soit il n’y a pas assez d’histamine sortant :
- suite à un problème génétique impactant la DAO
- suite à un déséquilibre hormonal
- en cas de prise de pilule.
Ce résumé explique l’essentiel : l’intolérance à l’histamine est lié à un déséquilibre de la balance histamine entrant et histamine sortant.
Quel est le lien entre cycle menstruel et histamine ?
Tu comprends que tes troubles peuvent être liés à l’histamine. Mais pourquoi ces troubles se révèlent-ils avant l’ovulation ou avant les règles ?
Tout simplement car il existe un lien fort entre histamine et hormones sexuelles.
- Les œstrogènes boostent la sécrétion de l’histamine
- l’histamine booste la sécrétion des œstrogènes
- la progestérone stimule l’enzyme DAO pour favoriser la sortie de l’histamine et vient réguler à la baisse les mastocytes
Voilà pourquoi l’histamine peut être la cause de tes troubles pré-ovulatoires ! Ces troubles arrivent dans les périodes où les œstrogènes sont les plus hauts et où ils ne sont pas contrebalancés par la progestérone !
Que peut-on faire pour lutter contre cela ?
La première des choses si tu repères que tes symptômes sont en effet liés à ton cycle est de venir soutenir ton équilibre hormonal :
- en t’assurant de ne pas être en hyper-œstrogènie, notamment en limitant les boosts d’œstrogènes liés par exemple à l’insuline, mais aussi en t’assurant d’une bonne détox de tes hormones et de l’équilibre de ta flore intestinale
- en soutenant ta sécrétion de progestérone, et donc en soutenant ton ovulation.
Pour plus d’informations, je te conseille de te (re)plonger dans mes précédents articles comme Comprendre ce qui peut déséquilibrer un cycle menstruel ou encore L’ovulation, ta nouvelle meilleure amie !
Pense également à gérer ton stress, à t’assurer un bon sommeil et une activité physique adaptée !
Il va être également primordial de limiter l’entrée d’histamine via l’alimentation mais aussi soutenir sa sortie.
L’alimentation en cas d’intolérance à l’histamine
Deux catégories d’aliments vont être à éviter : ceux qui amènent de l’histamine avec eux et ceux qui n’en amènent pas mais qui boostent sa sécrétion.
Voici la liste des aliments à limiter :
- aliments fermentés : kéfir, kombucha
- fromages fermentés comme l’emmental, le parmesan, le roquefort, le camembert, le brie…
- les charcuteries
- les poissons principalement en conserve mais aussi les poissons séchés, fumés, les crustacés
- les légumes comme les épinards, la tomate, les petits pois, les choux…
- les légumineuses comme les lentilles, les haricots, les fèves
- les fruits comme l’avocat, la figue, le riasin, les agrumes, l’ananas, la papaye, les fraises, les abricots…
- certains oléagineux comme les noix, les noix de cajou, les cacahuètes
- la levure alimentaire
- le vin, la bière
- le chocolat
Pour accéder à une liste détaillée, je te conseille d’aller ICI.
N’hésite pas à faire des tests d’exclusion pendant quelques jours avant la période critique pour voir si tu vois une amélioration.
Tes alliés en naturopathie
Plusieurs pistes existent pour t’accompagner, et je te recommande de te faire aider si tu as pu valider qu’il y a bien un lien entre tes troubles et l’histamine (notamment au travers des tests d’exclusion).
- soutenir la détox de tes oestrogènes avec un soutien approprié du foie
- soutenir ton équilibre hormonal en favorisant ton ovulation
- valider tes apports en vitamines du groupe B, notamment la B6 qui a un rôle important au niveau de l’enzyme DAO
- soutenir ta flore intestinale.
Attention ! L’intolérance à l’histamine fait partie des points d’alertes dans la prise de probiotiques car certaines souches peuvent totalement faire flamber ta sécrétion d’histamine.
Il est important de bien choisir tes souches, en commençant de préférence par de petites doses.
Parmi les souches à limiter au maximum : L. casei, L. Bulgaricus, L Reuteri, L. Plantarum, Lactococcus Lactis.
Parmi les souches neutres, c’est-à-dire qui ne vont ni empirer ni améliorer la situation : L. acidophilus, L. Lactis, L. Helveticus…
Parmi les souches à favoriser car elles vont t’aider à normaliser la situation : B. Infantis, B. longum, B. plantarum, L. gasseri, L Rhamnosus
N’hésite pas à te rapprocher de ton pharmacien ou de ton naturopathe pour te faire conseiller !